Moynat : le Luxe ne meurt jamais

Après 35 années de silence, l’un des plus anciens malletiers parisiens connait une renaissance stupéfiante. Il s’agit de la maison Moynat (prononcer MoiNa) dont les sacs en toile enduite ont su séduire clientèle exigeante et gratin de la mode. La griffe ancestrale aux allures modernes est promise à un avenir prometteur, dans la lignée de Goyard ou Louis Vuitton. Derrière ce joli tour se cache le magnat du luxe, Bernard Arnault.

Un phénomène mode bien orchestré

Dans les hauts lieux branchés de la capitale, à la une des blogs mode, dans les magazines. Adopté par les femmes, classiques ou fashionistas (ci dessous le top Natalia Vodianova porte le Réjane – Environ 3 000 €), porté également par leurs aînées, affiché aux bras de quelques jeunes filles privilégiées et même plébiscité par la gente masculine ; le sac Moynat semble faire l’unanimité depuis déjà plusieurs saisons. Une tendance qui s’ancre dans un engouement général pour les maisons de maroquinerie françaises telles que Goyard, Pinel & Pinel ou Louis Vuitton. Avec leurs produits d’exception, riches en histoire et quasi éternels, ces maisons sont le symbole même du luxe, un luxe est bel et bien éternel.

Après un rapide aperçu (une seule boutique, un site internet et peu de communication), on constate que l’univers graphique de la maison Moynat n’est pas sans rappeler celui de la maison Hermès : Le merchandising sobre et élégant, l’ambiance feutrée de la boutique, les dessins enfantins du site internet et les coloris pastels des visuels. Côté produit, on observe là aussi quelques similitudes avec la maison Hermès ainsi qu’avec la maison Louis Vuitton, en particulier pour les toiles monogrammées et leurs inscriptions personnalisables qui sont souvent les initiales d’un heureux propriétaire. Des similitudes peu surprenantes quand on sait que la marque appartient depuis 2010 au Groupe Arnault, la société holding privée de Bernard Arnault ; qu’elle est dirigée par Guillaume Davin (Louis Vuitton) et que le Directeur Artistique n’est autre que Ramesh Nair, sorti tout droit des bureaux de création de la maison Hermès.

Une Maison intemporelle

Si Moynat a su séduire le géant du luxe, c’est pour son savoir-faire traditionnel et son patrimoine. Fondée en 1849 à Paris, la maison avait rapidement su se distinguer par ses idées innovantes comme les malles compartimentées conçues pour épouser à la perfection le design des automobiles ou encore par ses techniques permettant de rendre les malles imperméables et légères, une vraie révolution à l’époque. Si la maison a du fermer ses portes en 1976, faute d’héritier, elle n’a rien perdu de ce savoir-faire ancestral et promet toujours une qualité à toute épreuve : Solidité et légèreté en premier plan. A l’heure où les femmes sont capables de transporter « leur vie » dans un sac à mains, on comprend le succès de ces derniers ! Aujourd’hui, c’est ce souci de qualité que la maison souhaite mettre en avant. Les produits sont entièrement fabriqués en France par seulement deux petits ateliers situés l’un en Bourgogne et l’autre dans la Drôme. Pour mettre toutes les chances de son côté, la maison a donc ré-ouvert en décembre 2011 une boutique située au numéro 348 de la rue Saint-Honoré, à Paris, avec le doux nom de « Maison de vente.» Bien loin d’être archaïque, la boutique répartie sur 200 m² est parfaitement aménagée dans une ambiance alliant luxe, art et mode à  l’ergonomie, elle comprend même un studio et un atelier.

Si la volonté des dirigeants est de ne pas trahir « l’esprit Moynat », la marque s’apprête tout de même à ouvrir son premier Pop-up store, à l’étage luxe des Galeries Lafayette Haussmann. Il va s’agir d’un espace de vente sous forme de grande malle transparente imaginée par l’architecte Gwenaël Nicolas. Cette boutique éphémère sera ouverte à compter du 8 juillet 2013 et ce pour une durée de six mois.

Nos coups de coeur

Etui pour IPhone – Prix : 5 290 €

Cabas Initial : Sac cabas léger en toile et doublure en toile de coton – Prix : Environ 1 000 €

Cabas Pauline : Sac cabas souple en Veau Flocon et doublure en toile de coton. Prix : 1 390 €

Mallette à thé datant de 1920. Collection privée

Plus d’informations : http://moynat.com

Crédit photos : Maison Moynat