C’est en novembre 2013 que s’est inaugurée à New York chez Sotheby’s, une brillante exposition consacrée au travail historique et contemporain du joaillier parisien de la Place Vendôme Alexandre Reza. Vous ne verrez pourtant pas de vitrine à cette enseigne. En effet les bijoux d’Alexandre Reza ne se dévoilent qu’à une clientèle triée sur le volet et uniquement sur rendez-vous. L’exposition qui regroupe environ 25 pièces et exhibe les pierres précieuses les plus rares, telles que diamants blancs et diamants de couleur, émeraudes, saphirs et perles, toutes serties avec un savoir-faire délicat sur des montures en or ou platine, se rend ensuite à Londres, Doha et Pekin.
Un peu d’histoire
Alexandre Reza d’origine russe émigre en France avec sa famille pour fuir le régime soviétique. Son père, joaillier, lui apprend le métier et lui transmet la passion des gemmes. Après la deuxième Guerre Mondiale, il s’installe à Paris comme négociant en pierres précieuses. Sa passion l’amène à voyager à travers le monde pour réunir une collection de pièces les plus variées et les plus précieuses. Il devient ainsi le fournisseur de joailliers réputés, tels que Cartier, Harry Winston, Chaumet, Van Cleef & Arpels ou encore Bulgari et Boucheron. Fort de son succès, Alexandre Reza attend pourtant trois décennies avant d’ouvrir sa première boutique à Paris, Place Vendôme. La Maison ouvre ensuite quatre autres show room à Genève, Monte-Carlo, Cannes et New York. Cet expert en pierres devient rapidement le joaillier prisé de célébrités et de la royauté. A titre d’exemple, le soir de sa mort tragique, la princesse Diana portait un solitaire qui avait été présenté « à l’essai » par le joaillier à Dodi al-Fayed, compagnon de la jeune femme. Aujourd’hui c’est son fils Olivier Reza qui a repris les rênes de la Maison, partageant avec son père le goût des pierres exceptionnelles. C’est désormais lui qui porte le nom Reza vers la nouvelle génération de collectionneurs, connaisseurs et amoureux de la haute joaillerie.

L’esprit Reza
L’essence des bijoux d’Alexandre Reza est une savante alchimie entre trois composantes exceptionnelles : tout d’abord une expertise unique en pierres précieuses, validée par des années d’expérience, ensuite une sensibilité artistique propre aux plus grands créateurs et enfin la maîtrise d’un savoir-faire incontesté. C’est d’ailleurs dans cet esprit, que Reza remet au goût du jour la technique de sertissage «Trembleur », un processus complexe qui permet au motif d’une pièce en mouvement de « bouger » par de délicates vibrations.
La magie des pierres
Alexandre Reza travaille essentiellement à partir de pierres précieuses : le diamant qu’il soit blanc ou de couleur, le rubis burman ou thailandais, l’émeraude colombienne extraite des mines de Muzo et le saphir burman, de Cashmire ou de Ceylan. Toutes ces pierres sont sélectionnées minutieusement et sont parfaitement naturelles, ne présentant aucun traitement thermique, à base de résine ou huile colorée. Quant aux perles, qu’elles soient naturelles ou de culture, elles sont choisies pour leur homogénéité, leur grande taille, leur forme arrondie et la qualité de leur lustre. Elles sont blanches ou noires, grises ou dorées.

Contrairement à une pratique courante de la joaillerie contemporaine, il évite de mélanger les pierres précieuses aux autres pierres de couleur. Il effectue donc ses combinaisons des différentes couleurs de gemmes de manière classique, comme le veut la tradition en haute joaillerie. Ce travail reconnaissable passe régulièrement en vente publique. Le 11 mai 2010, la bague « Toi et Moi » comprenant deux diamants taille poire, l’un bleu de 5,02 carats, l’autre blanc de 5,42 carats atteint le montant de 6,32 millions de dollars, établissant un record mondial pour un bijou de ce joaillier.

Il n’est donc pas étonnant que la maison de vente Sotheby’s mette à l’honneur l’héritage Reza en exposant ses pièces les plus emblématiques.
Informations : Sotheby’s, Alexandre Reza
Crédits photographiques : Sotheby’s