Viaprestige Lifestyle
Lorsqu’on découvre à Hong Kong la version asiatique de Art Basel, l’ancienne colonie britannique prend des airs de véritable melting-pot culturel. On y retrouve des oeuvres qui mêlent savamment Orient et Occident. Bien que la première édition de cette foire dédiée à l’art contemporain n’ait eu lieu qu’en 2013, on observe déjà des exigences insoupçonnées pour des acheteurs asiatiques avides de nouvelles tendances.
Art Basel Hong Kong 2014 : entre Orient et Occident
Bien qu’ouvert aux professionnels du monde entier, Art Basel Hong Kong est avant tout consacré aux artistes de la région Asie-Pacifique. Qu’ils viennent de Turquie, du Népal, de Corée du Sud ou encore de Nouvelle-Zélande, ils représentent plus de la moitié des 250 exposants sélectionnés pour présenter leurs oeuvres lors de cette foire prestigieuse. Et en un an, pas mal de choses ont changé. Les particularités qui auraient pu différencier les oeuvres occidentales et asiatiques se sont gommées, au point qu’il n’est pas toujours évident de savoir de quel continent vient telle ou telle galerie. Cette année Art Basel Hong Kong, qui eu lieu du 15 au 18 Mai 2014, regorgeait d’ailleurs d’oeuvres que l’on pourrait qualifier d’hybrides. Duane Hanson, le plus américain des hyperréalistes signe une sculpture représentant un étudiant de la place Tiananmen, alors qu’on l’aurait pensé toute droit sortie de l’esprit contestataire d’un dissident de Pékin. Si les porcelaines bleues et blanches présentées par la galerie Kalfayan paraissent tout ce qu’il y a de plus chinoises elles sont pourtant nées de l’esprit créatif du libanais Raed Yassin. Certains vont encore plus loin pour attirer l’oeil d’une clientèle majoritairement chinoise et fortunée. L’Américaine Jenny Holzer, par exemple, a fait traduire en mandarin les textes de ses fameuses bandes lumineuses. On retrouve beaucoup d’autres artistes contemporains comme le peintre Zhang Xiaogang, les graffeurs Kenny Scharf et Keith Haring ou encore les photographes William Klein, Philip-Lorca diCorcia et David LaChapelle. Le choix ne s’arrête pas là avec une sélection de pièces d’artistes modernes tels que Picasso, Modigliani, ou encore Henry Moore. “Au début, les collectionneurs chinois ne s’intéressaient qu’à la peinture réaliste, figurative. Depuis trois ans, ils s’ouvrent à l’art occidental”, constate Sylvie Tiao, directrice de la galerie Pace, à Pékin.
Art Basel Hong Kong 2014 : une nouvelle clientèle fortunée
Si Hong Kong apparaît déjà pour beaucoup d’Asiatiques comme le paradis du shopping détaxé, cette vérité est encore plus forte lorsque l’élite économique de l’Empire du Milieu vient découvrir l’un des plus illustres salons d’art contemporain d’Asie. “L’offre artistique en Chine n’est pas suffisante pour satisfaire la demande. Les Chinois sont bien obligés de regarder ailleurs” explique le collectionneur suisse Uli Sigg. De nouveaux goûts pour de nouveaux portefeuilles. On ne peut plus en douter lorsque le 13 mai dernier cinq des dix lots phares d’une vente aux enchères de Christie’s ont été emportés par des Asiatiques. Parmi ces pièces exceptionnelles on retrouve entre autre un triptyque de Francis Bacon d’une valeur de 58,9 millions d’euros ainsi qu’un mobile en forme de poisson d’Alexander Calder pour environ 22 millions d’euros. La veille c’est un tableau de l’Ecossais Peter Doig qui a été acquis pour quelques 8,8 millions d’euros.
“Le goût des Chinois est très sophistiqué. Ils sont au fait du marché et des tendances“ affirme François Curiel, président de Christie’s Asie. Un goût qui reste néanmoins imprévisible et dépend de nombreux facteurs, qui parfois ne s’expliquent pas. Et même si les Chinois restent fortement attachés à des artistes contemporains nationaux, ces nouveaux acheteurs ont fait pour la plupart des études à l’étranger, voyagent à Londres, Los Angeles ou encore Genève, s’ouvrant à des styles de plus en plus internationaux.
Notre sélection 10 hôtels de Luxe à Hong Kong
