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Peut on aujourd’hui imaginer une seule seconde un skateboard griffé d’un logo Chanel sur des rampes en béton? Ou encore un spot de pub vantant l’élégance urbaine d’une planche Hermès? Difficile n’est-ce pas? Pourtant le photographe français Kamel Gondry a voulu renverser la tendance avec une série de clichés totalement imaginaires nous laissant songer à ce que pourrait donner ce nouveau concept encore bien hypothétique.
Le skateboard chic selon Kamel Gondry: la rue et la mode, un mariage heureux?
Kamel Gondry est né à Mulhouse et a étudié le graphisme avant de dbarquer à Paris pour son travail. Ce skateboarder passionné a réalisé de nombreux clips et shootings photos pour différents clients, tout en trouvant du temps pour sa propre marque de skate KLAP. Il travaille également comme consultant pour le label Because Music. Un pedigree déjà impressionnant pour cet artiste-sportif hors-norme qui étonne à travers une série de clichés pourtant aux antipodes de l’univers du luxe. « J’aimerais encourager ces grandes marques de mode à communiquer à travers le skateboard d’une autre manière.Leur approche est souvent maladroite et n’est jamais validée par la communauté skate.” affirme Kamel Gondry. En effet les griffes de haute-couture sont souvent critiquées en tentant de reprendre les codes de telle ou telle discipline athlétique. On se rappelle d’Hermès et de son ballon de basket à 13 000$ censé charmer la clientèle américaine lors de la réouverture de sa boutique à Beverly Hills. Les grandes maisons sont pointées du doigt pour s’accaparer l’univers de la rue sans le rendre accessible pour autant, en faisant exploser les prix pour des accessoires et des concepts, venant d’un milieu simple, conçus pour des gens qui n’auraient jamais les moyens de payer pour des codes dont ils sont les héritiers, pourtant repris par les stylistes les plus en vue.
Le skateboard chic selon Kamel Gondry: des codes inversés
“Si seulement ces entreprises investissaient ne serait-ce qu’un tiers du budget qu’ils mettent pour un shooting ou de la rémunération d’un mannequin, ils pourraient faire vivre plusieurs skateboarder professionnels, photographes ou encore réalisateur de skate. » ajoute t-il. Mais finalement est-ce que passer par la case haute-couture serait une nécessité pour le monde de la rue. On se rappelle encore du jeune rappeur de Montpellier le bien-nommé Joke qui nous envoyait: « Moi j’m’en bats les couilles d’aller chez Colette« , dans son titre Triumph. Pour Kamel Gondry cependant « Ce serait tellement mieux de faire du skateboard pour ces grandes enseignes que pour des marques comme Red Bull ou Monster« . Une nouvelle fusion respectueuse entre le skateboard et le monde de la haute-couture? Peut être. N’oublions pas comment les codes peuvent être inversés comme ce fut le cas avec Reason Clothing qui a subtilement détourné les marques de luxe pour en faire du streetwear avec Ain’t Yves Without Laurent ou Homies – comprendre Yves Saint-Laurent et Hermès – en 2013.
